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Salut les pandami(e)s, cette semaine je vous propose un nouvel article sur un aliment qui, parfois, rebute un peu les gens : la bonite séchée ou katsuobushi en japonais.
Comme le Japon est un archipel composé de plus de 14000 îles (seulement 421 sont habitées, merci Wikipédia), il est normal que l’on retrouve les produits de la mer, comme la bonite séchée, dans la cuisine japonaise. Elle peut servir pour donner son goût si caractéristique à la soupe miso. On la retrouve également sur le dessus des takoyaki, des okonomiyaki, mais également de bien d’autres plats. J’y reviendrai en fin d’article avec mes recettes préférées.
Mais avant, est-ce que vous savez vraiment ce qu’est la bonite séchée ? De quel poisson il s’agit ?
Crédit photo de la couverture de l’article : Sophie sur Flickr.com
La bonite séchée, c’est quoi au juste ?
Crédit photo : Sodai Gomi sur flickr.com
Elle est connue sous le nom « katsuobushi » sur l’archipel japonais, et c’est un de ces ingrédients qu’il faut connaitre pour cuisiner japonais. La bonite fait partie de la famille du thon. Ses copeaux, ou ses flocons, appelez ça comme vous voulez, sont fait à partir du poisson : la bonite à ventre rayé, dont le nom scientifique est katsuwonus pelamis.
Une fois pêchée, la bonite est séchée, fumée et fermentée. Elle devient alors aussi dure que le bois. On dit souvent que la bonite séchée est l’aliment le plus dur du monde. Les japonais la râpent avec une boite munie d’une seule lame et qui est appelée katsuobushi kezuriki. Grâce à cet objet, ils obtiennent des copeaux de bonite séchée d’une couleur qui peut varier du rose au rouge.
Les différentes variétés de flocons de bonite séchée :
Le terme katsuobushi désigne le terme générique qui devrait être utilisé sur tous les emballages. En fonction de la taille des flocons et de la durée de fermentation, la qualité ainsi que le prix varient. On peut distinguer les variétés suivantes :
- Kezurikatsuo : désigne le fait que les copeaux de bonite séchée sont épais ;
- Hanakatsuo : il s’agit ici de flocons de bonites fins ;
- Honkarebushi : de toutes les sortes, celle-ci est celle qui subit la plus longue fermentation (plusieurs mois). Son prix augmente considérablement, tout comme sa qualité ;
- Karebushi : sa fermentation est un peu plus courte. Son goût se rapproche du honkarebushi, mais son prix est un peu moins élevé ;
- Arabushi : pour cette bonite, le séchage ne dure que 3 à 4 semaines. On parle de production accélérée. Contrairement aux autres variétés, elle est fumée et séchée, mais elle n’est pas fermentée.
Quels sont les bienfaits de la bonite séchée ?
Elle est riche en vitamine B12, qui joue un rôle primordial dans le fonctionnement du système nerveux. Grâce à sa teneur en protéines maigres, elle favorise la construction et la réparation musculaire.
La bonite séchée contribue au maintien de la santé osseuse et de la fonction cardiaque grâce à ses minéraux tels que le calcium, le potassium et le magnésium.
On lui prête également des vertus bénéfiques pour la digestion et l’absorption des nutriments.
Et pour ses valeurs nutritionnelles ?
Pour 100 grammes de katsuobushi on compte :
- 369 calories
- 80,6 gr de protéines
- 0,1 gr de glucide (sous forme de sucre)
- 5,2 gr de lipides dont 1,7 gr d’acides gras saturés
- 0,26 gr de sel
Comment utiliser la bonite séchée ?
Crédit photo : T.T seng sur flickr.com
Elle sert à apporter de l’umami dans les plats. L’umami est considéré au Japon comme la 5ème saveur, après le salé, le sucré, l’acide et l’amer.
Comme je le disais précédemment, on peut l’utiliser pour faire de la soupe miso. Là, 2 clans s’affrontent : les puristes, qui utiliseront des flocons de bonite séchées, et ceux qui préfèreront le dashi pour sa praticité.
Pour les flocons, ceux-ci sont mélangés à l’eau de la soupe et restent juste quelques dizaines de secondes pour parfumer le bouillon, puis ils doivent être retirés. Tandis que le dashi, qui n’est en fait que de la bonite séchée en poudre, lui sera totalement dilué dans le bouillon. Attention à bien respecter le dosage, autrement le goût du fumet de poisson peut ne pas convenir à vos convives.
Pourquoi est-ce que la bonite séchée bouge sur les plats ?
Comme les flocons sont utilisés pour décorer le dessus des plats comme les takoyaki et les okonomiyaki, vous avez peut être remarqué que les flocons de bonite séchée bougent tout seuls. La raison est simple, l’action de la chaleur du plat fait que, s’ils sont coupés suffisamment fins, l’air chaud du plat fait onduler les flocons, donnant l’impression qu’ils dansent.
Où acheter de la bonite séchée de qualité ?
Les caractères à rechercher quand vous faites vos courses en supermarchés asiatiques comme sur le web sont かつおぶし en katakana ou 鰹節 en kanji.
Bien entendu, savoir lire un minimum de japonais peut vous donner des informations complémentaires sur les produits, mais ce n’est en rien indispensable si vous vivez à l’extérieur du Japon. Dans toutes les épiceries japonais ou supermarchés asiatiques les produits sont traduits en français. Autant quand j’ai commencé à cuisiner japonais il y a une quinzaine d’années ce n’était pas forcément le cas, autant actuellement je ne trouve plus un seul produit non traduit.
Il y a une entreprise en France qui fabrique du katsuobushi. Elle est basée à Concarneau, et vous pouvez retrouver leurs produits chez l’un de leurs distributeurs, Kyoto boutique avec qui j’ai également un partenariat. En achetant chez eux, vous avez 10% de réduction et ça vous permet de soutenir mon travail (merci pour ça !)
Autrement, vous pouvez tout à fait acheter votre bonite séchée dans votre supermarché asiatique habituel. Ça fera également l’affaire.
Quelques recettes contenant du katsuobushi :
C’est le moment que les gourmands que vous êtes attendent avec impatience : celui des recettes.
Bien évidemment, vous mettre toutes les recettes à la suite serait un non sens. Je vous mets donc les liens des principales recettes ou j’utilise des flocons de bonite séchée ou la version en poudre, le dashi :
- Hiyashi chuka : ramen froid spécial repas d’été
- Mentsuyu : spécial été – sauce froide pour nouilles japonaises (notamment les zaru soba)
- Soba curry et poulet : recette surprenante et rapide
- Œufs ramen : ajitsuke tamago
- Tofu frit : agedashi dofu – simple et rapide
- Okonomiyaki : la recette que j’utilise
- Les takoyaki : boulettes de poulpes
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Matane !
Benoît
Salut Benoît, super article sur la bonite séchée ! En tant qu’artiste crypto, je suis toujours curieux d’apprendre sur les différentes formes d’art, y compris culinaire. Ton article m’a vraiment ouvert les yeux sur l’importance de la bonite séchée dans la cuisine japonaise. J’apprécie particulièrement la façon dont tu as expliqué le processus de fabrication et les différentes variétés de bonite séchée. C’est fascinant de voir comment un seul ingrédient peut avoir tant de variations et d’utilisations. Je vais tenter une de tes recettes et enfin utiliser / ouvrir la bonite que j’avais achetée il y a plus d’un an 🙂 (Je voulais faire du dashi si je me souviens…) D’ailleurs j’ai hésité à la jeter mais j’ai lu quelque part que cela se conservait plutôt bien.
Matane !
Hello François,
Merci bcp !!!
Oui en effet, ça se conserve plutôt bien. Du moment que tu refermes bien le sachet et que tu le laisses loin de la lumière, et dans une pièce pas surchauffée, c’est ok.
Tu es sûr de vouloir faire du dashi ? Parce qu’il s’agit en fait juste d’une variante de la bonite séchée, qui se présente sous forme de micro billes, au lieu de flocons ou de copeaux…
Suivant ce que tu as (du dashi, ou des flocons / copeaux) il y a des recettes qui se prêtent mieux à l’un ou à l’autre.
Hésite pas à me dire.
a+
Benoit
Et bien, moi aussi ça fait 15 ans que je cuisine japonais, et c’est seulement maintenant que je découvre que le dashi est en fait de la bonite en poudre ha ha ! Je savais déjà que c’était à base de poisson, mais là c’est beaucoup plus précis ! Merci pour cet article complet !
Hello Aurore,
D’après ce que j’ai vu dans mes recherches, y a 3 types de dashi, le 100% bonite, le 100% konbu, et le mix konbu / bonite.
J’ai pas trouvé des sources supers fiables, mais il semblerait que celui qu’on trouve majoritairement en occident c’est celui à la bonite (plus qqs exhausteurs de gouts malheureusement…)
a+
Benoit
Bonjour,
Je suis tombé sur votre blog en faisant une recherche sur la conservation de la bonite séchée car j’en ai depuis un moment dans mon placard. Je l’ai utilisée une seule fois pour faire un dashi maison avec de l’algue kombu. Sur le net ils disent qu’il faut la garder au réfrigérateur et la consommer rapidement une fois le sachet ouvert j’hésite à la jeter maintenant. Qu’en pensez-vous ?
Vos articles sont très intéressants, j’ai consulté vos recettes à base de bonite car justement je me demandais quoi en faire à part de bouillon ! Je suis novice en cuisine japonaise, je vais télécharger votre pack pour en apprendre plus.
Bonjour Caroline,
En effet, le dashi maison ça peut tout à fait se faire avec du katsuobushi (bonite séché).
Après tu (oui je tutoie les gens 😉) peux aussi t’en servir pour parsemer sur un plat comme des okonomiyaki, les yakisoba etc…
Je l’utilise plus de cette manière là, pour agrémenter mes plats sur le dessus (un peu comme avec du parmesan râpé…voilà pour l’image)
A+
Benoit
Bonjour,
Vos articles sont super super ! Je suis une débutante en cuisine japonaise et je découvre plein de choses. J’adore le format podcast. Je me permets juste de vous dire que votre petite animation sonore (qui est trop cool car dans le thème) est bien plus forte que votre voix ce qui est gênant avec des écouteurs. Voilà je ne dis plus rien après cela que bravo !!! Et continuez 🙂
Salut Madi,
Merci beaucoup pour ton (oui je tutoie les gens, ici c’est à la cool 😀) retour d’informations.
J’ai beau me réécouter, avec mon casque, je sens que le son est plus fort sur le jingle, mais je trouve pas ça choquant.
Je pense que ça doit dépendre des casques / écouteurs…
Ces derniers temps je me concentre plus sur Youtube, mais il y aura peut être d’autres podcasts à l’avenir, on verra bien !
a+
Benoit